Par Wyat Leung, étudiant en nutrition, et Dani Renouf, Dt. P., M. Sc, ÉAD
Vivre avec le diabète et une maladie rénale peut sembler insurmontable dans un premier temps, surtout lorsqu’on découvre toutes les restrictions alimentaires que cela implique. Si vous vivez avec le diabète et une maladie rénale, il est primordial que vous ayez de l’aide pour planifier vos repas. Vous devriez consulter un.e diététiste dès le départ pour trouver l’équilibre qui vous conviendra le mieux. En plus du soutien de votre équipe soignante, voici quelques conseils* pour vous aider à maintenir votre taux de glycémie dans une saine fourchette, ainsi que votre santé rénale :
- Dans la mesure du possible, limitez votre consommation d’aliments transformés.
Les aliments transformés présentent un indice glycémique * plus élevé que les aliments complets et contiennent souvent du phosphore comme agent conservateur. Consommer des aliments transformés, contenant généralement beaucoup de conservateurs et de sel, complique la régulation de la glycémie et augmente la pression sur les reins.
* échelle classant les aliments/boissons riches en glucides selon leur capacité à faire augmenter la glycémie après qu’ils aient été consommés
- Mangez des glucides à faible indice glycémique
La consommation de glucides à faible indice glycémique — céréales complètes riches en fibres, fruits, légumes, haricots et légumineuses — permet de gérer sa faim sans provoquer de hausses importantes de la glycémie. Retenez que le phosphore présent dans les aliments non transformés n’augmentera pas votre taux de phosphate autant que les additifs phosphatés que l’on retrouve dans les aliments transformés.
- Remplacez le sel par des épices et limitez les aliments à forte teneur en sodium
L’apport recommandé en sodium est de 2300 mg par jour. Mais il est très facile de dépasser cette limite avec les sauces, les assaisonnements et les plats préparés offerts sur le marché. Lisez les étiquettes et tâchez de vous en tenir à des teneurs en sodium inférieures à 10 % par portion, ou alors diluez vos bases de soupe, sauces et assaisonnements avec de l’eau pour en réduire la teneur en sel. Au restaurant, demandez que les sauces soient servies à part; chez vous, remplacez le sel par des épices que vous appréciez comme l’origan, le curcuma, la poudre de curry, la cannelle et le poivre de cayenne, pour n’en nommer que quelques-unes. N’oubliez pas que les produits de substitution du sel employés dans les aliments dits « sans sel » ou » demi-sel » ont une teneur élevée en potassium; évitez de les utiliser pour remplacer le sel.
- Contrôlez le type et la quantité de protéines que vous consommez
Préférez les poissons gras, comme le saumon ou le maquereau, les légumineuses, les noix et les graines aux viandes rouges pour réduire les graisses saturées et augmenter votre consommation de graisses insaturées. En intégrant des protéines végétales non transformées à votre alimentation, vous contribuerez à réduire vos risques de maladies cardiaques. Consultez votre diététiste spécialisé en néphrologie au sujet du type et de la quantité de protéines que vous devriez consommer.
- Pensez à consulter les étiquettes nutritionnelles
Les étiquettes nutritionnelles fournissent des renseignements importants sur les teneurs en potassium, en phosphore, en sodium et en matières grasses des produits alimentaires. Prenez l’habitude de vérifier la taille des portions mentionnées pour vous aider à équilibrer vos portions lorsque vous planifiez des repas. Si vous trouvez que vous passez beaucoup de temps à lire les étiquettes, essayez de simplifier vos courses en utilisant au mieux la disposition des rayons du magasin, et en choisissant des fruits et légumes de saison, des féculents à base de céréales complètes, des viandes animales non transformées, des produits laitiers allégés et des œufs.
- Essayez d’adopter un régime alimentaire à base de végétaux
Il est maintenant prouvé qu’un régime alimentaire à base de végétaux, comme les régimes méditerranéen et DASH, permet de maîtriser la glycémie et de ralentir la progression de l’insuffisance rénale. Les aliments végétaux contiennent des phytates qui se lient au phosphore, ce qui diminue la quantité que vous absorbez et réduit la charge de filtration du potassium sur les reins. Gardez à l’esprit que les produits à base de plantes transformés, comme les substituts de viande et de produits laitiers, peuvent contenir du sodium, du phosphate et d’autres additifs; alors assurez-vous de lire attentivement les étiquettes. Les haricots et autres légumineuses en conserve ou les légumes secs sont des choix intéressants si vous souhaitez consommer davantage de protéines d’origine végétale, car ils contiennent moins d’additifs et sont plus riches en fibres, en protéines et en autres nutriments.
Bien entendu, si vous souhaitez apporter des modifications importantes à votre alimentation en tant que personne diabétique, atteinte d’IRC ou des deux, vous devriez consulter votre diététiste spécialiste des maladies rénales, car vous avez des besoins individuels et particuliers qui exigent une approche diététique adaptée. En attendant, si vous cherchez à diminuer les aliments transformés dans votre alimentation, préparer des repas à la maison peut y contribuer. Cette recette de Tacos au poisson proposée par Cuisine et santé rénale est une savoureuse recette estivale des plus nutritives.
Tacos au poisson – Cuisine et santé rénale
*Références: Diabète Canada et la National Kidney Foundation