Le mois sacré du ramadan revêt une grande importance sur le plan religieux pour ceux et celles des musulmans du monde entier qui choisissent alors d’observer le saoum – le jeûne de l’aube au crépuscule. Bien que les adultes malades ne soient pas tenus de jeûner, nombre d’entre eux souhaitent parfois le faire quand même. Il est conseillé aux personnes atteintes d’une maladie rénale d’aborder la question du jeûne avec leur médecin ou leur diététicien spécialisé en nutrition rénale, en fonction de la gravité de leur état, de la période de l’année où tombe le ramadan, et des risques potentiels associés à un jeûne.
Conseils et rappels pour la santé rénale pendant le ramadan
Suhur, le repas pris avant le lever du soleil, doit être copieux et sain pour fournir de l’énergie tout au long d’une journée de jeûne. Voici donc quelques suggestions pour vous permettre de bien commencer la journée :
- Essayez de consommer des aliments à faible index glycémique – Assimilés lentement, les glucides complexes libèrent progressivement le glucose dans le sang – ils vous procureront une sensation de satiété plus longue (se sentir rassasié), notamment les légumineuses, les pains naans à blé entier, et les aliments riches en fibres.
- Évitez les calories vides – Les croustilles, les sucreries et les boissons sucrées qui vous donnent temporairement l’impression d’être rassasiés mais qui ne procurent pas les nutriments nécessaires pour jeûner une journée entière.
- Diminuer l’apport de protéines – Une alimentation trop riche en protéines fait travailler d’autant les reins et pourrait entraîner des complications rénales. Cependant, le manque de protéines est mauvais pour la croissance et le rétablissement. Demandez à votre médecin/diététiste la quantité de protéines qui vous convient et les meilleures sources.
- Surveillez la consommation de sel – Le sodium est naturellement présent dans presque tous les aliments. Pour maîtriser l’hypertension et éviter d’avoir soif toute la journée, consommez des aliments cuisinés avec des herbes fraîches, du jus de citron ou des mélanges d’assaisonnements sans sel. Optez pour des légumes frais ou surgelés plutôt qu’en conserve ou sinon, rincez-les abondamment pour éliminer l’excès de sel.
- Surveillez l’apport de potassium, si cela vous concerne – Le potassium est un minéral présent dans la plupart des aliments. Quelques aliments moins riches en potassium : pitas, tortillas, pains et riz blancs, bœuf, volaille, chou-fleur, oignons, poivrons, courges d’été, pommes. Les dattes – ces douceurs figurant traditionnellement au menu de l’iftar (après le coucher de soleil) –– sont très riches en potassium. Par conséquent, si vous devez limiter l’apport en potassium, contentez-vous de quelques dattes.
- Surveillez l’apport de phosphore, le cas échéant – Le phosphore est également présent dans nos aliments, en plus d’être un additif dans les aliments transformés. Bien que certaines sources de protéines animales aient une teneur en phosphate relativement moins élevée que d’autres, ce sont les protéines végétales qui en contiennent le moins. De plus l’organisme assimile davantage le phosphate d’origine animale et des additifs que celui que contiennent les légumes.
- Surveillez l’ingestion de liquides – Selon le stade d’insuffisance rénale atteint, trop de liquide peut s’avérer dangereux et entraîner de l’hypertension artérielle, des œdèmes et des défaillances cardiaques. Toutefois, trop peu de liquide peut provoquer de la déshydratation, de la fatigue et de l’hypotension. On doit se souvenir que nos aliments contiennent de l’eau, notamment les légumes, les fruits, les sorbets. Si vous devez contrôler l’ingestion de liquides pour votre santé rénale, prenez note de ce que vous buvez, diminuez l’absorption de sel, et sans l’avaler, rincez-vous la bouche avec de l’eau pendant les heures de jeûne.
- Éliminez les boissons caféinées – La caféine est un diurétique; elle augmente donc la sécrétion urinaire. Buvez plutôt de l’eau, du thé sans caféine, des jus de pommes ou de canneberges.
L’iftar marque la rupture du jeûne. C’est un moment de réjouissances avec les amis et la famille, qui peut aussi être terriblement stressant pour les personnes atteintes d’insuffisance rénale chronique qui se retrouvent entourées de plats copieux et appétissants. Essayez de consommer des plats cuisinés chez vous pour l’iftar plutôt que de manger à la mosquée ou dans des lieux où l’on ne se préoccupe pas de santé rénale. Lors de la rupture du jeûne, une alimentation équilibrée pour la santé de vos reins vous aidera à refaire le plein d’énergie pour le lendemain et à prévenir une détérioration de la fonction rénale. Souvenez-vous que la modération est essentielle parce que trop de tout, même des aliments sains, nuira à vos reins. Il est facile de trop manger lorsqu’on arrive à l’iftar avec l’estomac vide – mangez lentement, car votre estomac prend vingt minutes avant de signaler à votre cerveau que vous êtes rassasié!
Si vous rencontrez des difficultés pendant le jeûne, consultez immédiatement un médecin.
Bon ramadan, sain et gratifiant!