Camille Lyu, étudiante en nutrition, et Tanya Choy, diététiste et éducatrice agréée en diabète
Toutes les brochures sur la nutrition que vous avez probablement consultées suggèrent d’ajouter davantage de fruits et de légumes dans votre assiette et il y a une raison à cela. Les fruits et légumes apportent une abondance de micronutriments et de fibres. Ils favorisent également la santé cardiovasculaire et intestinale et ajoutent un attrait visuel à nos repas. Mais saviez-vous que les aliments d’origine végétale peuvent avoir un impact positif supplémentaire sur notre santé rénale?
Lorsque le fonctionnement de nos reins est compromis, ils travaillent davantage pour équilibrer l’acidité de notre organisme, ce qui risque d’entraîner une acidose métabolique.
Notre corps produit de l’acide lorsqu’il décompose le soufre organique dans la base (l’opposé chimique de l’acide) des protéines alimentaires et des fruits et légumes pendant la digestion. Une alimentation riche en protéines, en particulier en protéines animales, peut faire en sorte que le corps produise plus d’acide que ce qu’il peut équilibrer. Cela met les reins à rude épreuve, car ils s’efforcent alors de rétablir des niveaux normaux. Votre équipe soignante vérifiera votre taux de bicarbonate dans votre sang afin de surveiller votre équilibre acido-basique.
Le bicarbonate de sodium est souvent prescrit pour aider à traiter l’acidose métabolique. Or, certaines études récentes ont exploré comment les fruits et légumes peuvent être tout aussi efficaces que le bicarbonate de sodium dans le cas d’une acidose métabolique légère. En plus d’être riches en vitamines, en minéraux, en fibres et en antioxydants, ils évitent la charge en sodium que représente la supplémentation en bicarbonate de sodium. N’oubliez pas qu’il est essentiel de suivre les recommandations de votre équipe soignante concernant l’utilisation de suppléments de bicarbonate de sodium. Consultez votre équipe au sujet du recours à des fruits et légumes pour aider à combattre l’acidose métabolique.
Voici cinq façons de déguster des aliments d’origine végétale et de faire du bien à vos reins :
- Faites l’essai d’un nouveau fruit ou légume chaque fois que vous allez à l’épicerie.
C’est une façon simple et amusante d’ajouter de la variété à votre alimentation et de découvrir de nouvelles saveurs. Achetez un nouveau type de fruit ou de légume chaque fois que vous vous rendez dans une épicerie et cherchez comment les préparer. * Évitez les caramboles, car la substance qu’elles contiennent peut être dangereuse pour les personnes souffrant d’une maladie rénale.
- Adoptez des protéines végétales plutôt que des protéines animales.
Remplacer les protéines animales par des protéines végétales dans vos repas peut réduire la charge acide dans votre organisme tout en diminuant la quantité de graisses saturées dans votre alimentation. Essayez, par exemple, de préparer votre sauce bolognaise avec des lentilles plutôt qu’avec du bœuf haché ou d’incorporer des haricots blancs dans une soupe pour la rendre crémeuse ou encore de remplacer un bifteck par du tofu mariné. Vous pouvez également réduire la quantité de protéines animales dans un repas en incluant des lentilles ou des haricots dans un riz ou sur une salade. Le remplacement des protéines animales par des protéines végétales offre un autre avantage : c’est souvent plus économique. Si vous ne savez pas au juste quelles quantités ou quels types de protéines choisir, adressez-vous à votre diététiste, qui se fera un plaisir de vous aider. Le livre de recettes de Cuisine et santé rénale contient des recettes à base de protéines végétales. À vous de les découvrir!
Recettes – Cuisine et santé rénale
- Transformez vos légumes.
Manger des légumes ne signifie pas seulement manger une salade à chaque repas. Il existe de nombreuses façons originales d’ajouter des légumes à votre alimentation. Vous n’aimez pas le chou-fleur rôti? Pourquoi alors ne pas vous préparer un smoothie crémeux avec du chou-fleur congelé? Vous ne savez pas quoi faire avec des courgettes? Essayez de préparer un pain aux courgettes ou ces délicieux brownies aux courgettes.
Brownies aux courgettes – Cuisine et santé rénale
- Les herbes sont aussi des légumes verts.
Le chou frisé, ce n’est pas vraiment votre truc? Pas grave. Les herbes, comme le basilic, la menthe, la coriandre, l’aneth et le persil, sont également considérées comme des « légumes verts » et elles ajoutent plein de saveur à vos repas. Essayez une recette de pesto au basilic frais pour vos pâtes ou du chimichurri comme sauce ou encore une salade de taboulé rafraîchissante. L’ajout d’herbes fraîches aux sauces pour salade est un autre excellent moyen d’augmenter votre apport en légumes tout en assaisonnant vos mets.
Pâtes au pesto de basilic frais – Cuisine et santé rénale
Salade et vinaigrette à l’estragon – Cuisine et santé rénale
- Consacrez la moitié de votre assiette aux fruits et légumes.
Comme le suggère le Guide alimentaire canadien, essayez de consacrer la moitié de votre assiette à des fruits et légumes. C’est une façon simple de visualiser combien de fruits et de légumes à ajouter à votre alimentation.
En gardant tout cela à l’esprit, il est important que vous aimiez ce que vous mangez. Il n’est pas nécessaire de se stresser pour que chaque repas soit parfait; les bonnes habitudes alimentaires à long terme, jour après jour, comptent plus qu’un seul repas. Et si vous avez besoin de conseils supplémentaires sur les aliments à consommer pour lutter contre l’acidose métabolique, consultez votre diététiste, qui pourra vous aider en fonction de vos besoins et de vos préférences.
Références :
Goraya, N., Munoz-Maldonado, Y., Simoni, J., & Wesson, D. E. (2021). Treatment of chronic kidney disease-related metabolic acidosis with fruits and vegetables compared to nahco3 yields more and better overall health outcomes and at comparable five-year cost. Journal of Renal Nutrition, 31(3), 239–247. https://doi.org/10.1053/j.jrn.2020.08.001 Scialla, J. J., & Anderson, C. A. M. (2013). Dietary acid load: A novel nutritional target in chronic kidney disease? Advances in Chronic Kidney Disease, 20(2), 141–149. https://doi.org/10.1053/j.ackd.2012.11.001 (disponible en anglais seulement)