Soumis par Roxanne Papineau, Dt.P nutritionniste à IUCPQ, Présidente du Regroupement des nutritionnistes en néphrologie du Québec (RNNQ)
La maladie rénale peut avoir de nombreux visages, avec des implications différentes pour chaque individu qui en est atteint. Peu importe la cause et le stade de l’insuffisance rénale, la nutrition est toujours au cœur du traitement du patient. Le traitement nutritionnel variera lui aussi au cours de la maladie rénale et pourra être modifié selon l’évolution des résultats sanguins et urinaires, de la médication et des besoins spécifiques à chaque individu. De plus, dans le cas d’une transition vers la dialyse ou la greffe rénale, le traitement nutritionnel sera également modifié. Ainsi, il n’existe pas une seule « diète » pour les insuffisants rénaux. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les nutritionnistes rénales établissent des plans de traitement et recommandations nutritionnelles personnalisés pour chacun de leurs patients.
À titre d’exemple, certaines personnes atteintes d’insuffisance rénale devront respecter une limite liquidienne quotidienne pour limiter la rétention d’eau dans le corps alors que d’autres devrons plutôt augmenter leur hydratation afin d’aider le fonctionnement de leurs reins. Aussi, certains médicaments ou conditions spécifiques peuvent entraîner une augmentation du taux de potassium dans le sang alors que pour d’autres personnes le potassium sanguin peut être trop faible. Par conséquent, les nutriments à augmenter ou à limiter peuvent varier d’une personne à l’autre. La seule recommandation qui est commune à tous les patients insuffisants rénaux est celle de modérer les apports en sodium (sel). D’ailleurs, les recommandations en ce qui concerne la consommation de sodium est la même pour une personne atteinte d’insuffisance rénale que pour le reste de la population canadienne, soit de respecter l’apport maximal tolérable de 2300 mg par jour.
En ce qui concerne les protéines, les besoins quotidiens sont très différents si on compare les individus en dialyse chronique et ceux qui ne sont pas dialysés. La consommation de protéines alimentaires produits certains déchets qui sont habituellement filtrés et excrétés par les reins. Une personne atteinte d’insuffisance rénale doit donc limiter sa consommation de protéines pour réduire l’accumulation de déchets dans son sang, limiter les effets secondaires (comme les nausées, les démangeaisons) et ralentir la perte de fonction rénale. Toutefois, lorsqu’une personne débute des traitements de dialyse, les déchets sont mieux éliminés et les besoins en protéines sont plus élevés pour permettre de combler certaines pertes liées à la dialyse.
Par conséquent, peu importe le stade et les modalités de traitement de votre insuffisance rénale, il s’avère essentiel de discuter avec votre nutritionniste rénale pour connaître vos besoins nutritionnels spécifiques et ainsi optimiser le contrôle de votre maladie. D’ailleurs, la science de la nutrition rénale a beaucoup évolué dans les dernières années et certaines recommandations ont légèrement changées pour le mieux suite aux nouvelles connaissances. Ainsi, l’assiette santé rénale est plus attrayante et savoureuse que jamais!
Cette délicieuse recette de brownies aux courgettes peuvent être servis à la fois comme dessert, collation ou faire partie d’un déjeuner festif. Cette recette est tirée de mon livre : Savoir quoi Manger – Santé rénale, publié chez Modus. Bon appétit!