Soumis par Dani Renouf, Dt.P., M. Sc., éducatrice agréée en diabète
Cette dernière année a posé des défis à de nombreuses personnes vivant avec une maladie chronique. En tant que prestatrice de soins de santé et partenaire des patients atteints d’insuffisance rénale dans leur parcours en matière de soins, je suis parfaitement consciente que l’anxiété, le stress et l’isolement qu’ils ont vécus se reflètent dans leurs habitudes alimentaires.
Il est important d’améliorer notre relation avec la nourriture, car prendre plaisir à manger peut nous garder en meilleure santé dans les moments difficiles et nous inciter aussi à mieux prendre soin de nous. Si certaines personnes ont du mal à perdre du poids, c’est que les régimes et les restrictions alimentaires ont perturbé la capacité de leur corps à utiliser correctement les aliments qu’elles consomment. Cependant, avec de la pratique, il est possible de vous libérer des habitudes alimentaires malsaines et de rester à l’écoute des besoins de votre corps.
Qu’est-ce que manger en pleine conscience?
Manger en pleine conscience signifie être présent et concentré pendant que vous mangez. L’idée, c’est d’abandonner les habitudes restrictives et de réapprendre à écouter les signaux de la faim que vous envoie votre corps afin de manger lentement et de vous arrêter quand vous êtes rassasié.
Comment puis-je manger en pleine conscience?
Lorsque vous vous sentez prêt à adopter cette façon de vous alimenter en pleine conscience, les conseils suivants vous seront utiles :
- Évaluez votre appétit. Si vous venez de prendre un repas et que vous avez encore des fringales, celles-ci peuvent être liées ou non à la faim. Avant de vous tourner vers de la nourriture, attendez de voir si vous avez vraiment faim et demandez-vous s’il n’y a pas d’autres raisons pour lesquelles vous avez envie de manger de nouveau.
- Identifiez les facteurs déclencheurs. Mangez-vous lorsque a) vous vous ennuyez b) vous êtes heureux c) vous êtes triste d) vous êtes anxieux e) vous vous sentez seul? Aucune de ces émotions n’est nécessairement liée à la faim; alors envisagez d’explorer des moyens de les exprimer sans avoir recours à de la nourriture. Si une activité vous rend heureux, pratiquez-la; si vous êtes triste, allez chercher le soutien dont vous avez besoin.
- Notez systématiquement dans un carnet ce que vous mangez. Parfois, les patients sont gênés de révéler à leur diététiste les quantités qu’ils consomment ou ce qu’ils mangent, de peur d’être jugés. Votre carnet n’a pas besoin d’être partagé avec qui que ce soit, mais le fait de consigner vos habitudes ou les quantités que vous consommez peut vous aider à combler des lacunes et des carences et ainsi vous garder en meilleure santé. Par ailleurs, les personnes qui ont l’habitude de suivre un régime ne mangent souvent pas assez pour avoir l’énergie qu’il faut pour être productives tout au long de leur journée.
- Mangez quand vous avez faim. Retarder la prise de nourriture peut entraîner une suralimentation plus tard dans la journée, une baisse d’énergie et de possibles carences nutritionnelles à long terme. Les périodes de jeûne prolongées peuvent également entraîner des troubles du métabolisme et des problèmes de poids.
- Faites preuve de compassion envers vous-même. Vous méritez de déguster votre repas comme nous tous. Comme la vie, la nourriture est faite pour être savourée. C’est donc dire que manger devrait vous permettre de vous retrouver à ce moment précis, d’écouter votre corps et de prendre des décisions équilibrées pour votre bien-être.
Manger en pleine conscience ne vise pas à suivre un régime parfait ou à atteindre un poids parfait; il s’agit de donner à votre corps le bon carburant au bon moment et de comprendre que les aliments sont plus que de simples nutriments. Et c’est aussi établir des liens avec votre entourage, vivre des expériences culinaires inédites, tester de nouvelles recettes (Recettes de Cuisine et santé rénale) et les partager.