L’analyse des recettes pour trouver celles qui conviennent à des patients en néphrologie est une tâche bien plus compliquée que ce que j’avais cru au départ. Un régime pour ce type de patients repose sur un système complexe; pour chaque « groupe alimentaire », il y a un maximum permis pour le potassium, le sodium et le phosphore et un minimum pour les protéines. Et on ne peut faire abstraction des glucides, des fibres ou des lipides parce que de nombreux patients en néphrologie sont aussi aux prises avec le diabète et des problèmes cardiaques.
De temps à autre, je trouve une recette qui m’inspire et qui comprend plein d’ingrédients bons pour les reins, mais quand je me mets à l’analyser, la teneur en potassium, en sodium ou en phosphore est trop élevée. On m’a demandé récemment d’examiner une recette de sauce au miel et à la moutarde. Le miel et la moutarde ne posent habituellement pas de problèmes aux patients en néphrologie, mais la quantité de moutarde préparée était trop grande pour une recette à basse teneur en sel. Parfois même la plus petite quantité d’épices peut faire dépasser la limite! J’ai appris que la cannelle est une source pas mal intéressante de fibres (pas étonnant quand on pense que c’est l’écorce d’un arbre!). J’ai aussi appris qu’une « portion » pour un chef correspond à au moins quatre fois la « portion » recommandée par une diététiste!
Il faut donc aborder le fameux thème des portions. C’est un sujet dont je parle beaucoup surtout quand il est question du potassium, mais cela touche en fait tous les aspects de votre alimentation. Que vous vouliez perdre du poids, gagner du poids, diminuer le sodium, le potassium, le phosphore ou es lipides ou encore consommer plus de fibres, les portions, ça compte! C’est extrêmement facile de manger sur le pouce sans faire attention aux portions. Manger en faisant la cuisine (ou « goûter au repas » comme on dit) peut ajouter à la somme! Il faudrait donc éviter de manger comme un automate.
La gestion des portions exige donc une certaine attention. De temps en temps, mesurez vos portions ou vérifiez ce que contient réellement votre bol à soupe. Autre astuce : prenez soin de noter pendant quelques jours ce que vous mangez (c’est parfois une expérience révélatrice). Essayez de ne pas manger pendant que vous faites autre chose (lire, regarder la télé, conduire la voiture). Mangez ce que vous vous êtes vous-même servi dans votre assiette et prenez le temps de déguster.
Avant d’aller à un restaurant, consultez son site Web pour obtenir des renseignements nutritifs sur les plats servis. Récemment c’était le week-end du Superbowl et un de mes patients m’a demandé à quel point c’était mauvais de manger une livre d’ailes de poulet. Ma réponse : très mauvais. À la chaîne de restaurants où il est allé, cela correspond à 1300 kcal et à 1300 mg de sodium!
Comme c’est agréable d’avoir une recette qui prend soin des portions pour nous, en voici une que m’a transmise une voisine :
Piments farcis
4 piments doux, rouges, verts ou jaunes
1 tasse de riz blanc cuit ou de couscous préparé
2 tasses de bœuf haché (ou des restes de rôti de bœuf, de rôti de porc ou de poulet, coupés en morceaux)
1 c. à thé de basilic séché
1 c. à soupe de persil frais haché (ou 1 c. à thé de persil séché)
1/2 tasse de bouillon de poulet sans sel ajouté
1/2 petit oignon rouge, coupé en morceaux
(si vous n’avez pas de restriction quant au potassium, de la tomate en dés)
Poivre moulu
1 c. à soupe de parmesan
Couper le dessus des piments doux et retirer les graines. Couper en gros morceaux les dessus des piments et mettre dans un grand bol. Ajouter le riz ou le couscous, la viande hachée, le basilic séché, le persil, le bouillon de poulet et l’oignon rouge. Brasser et poivrer. Farcir chaque piment, saupoudrer de parmesan et placer dans un plat allant au four. Faire cuite à 325 degré F pendant 45 minutes ou jusqu’à ce que les piments soient tendres.