Récemment, les médias ont concentré leur attention sur une synthèse de recherche Cochrane suggérant qu’une diminution en consommation de sel n’est pas aussi formidable que l’on suggère – c’est-à-dire qu’elle n’offre aucun avantage cardiovasculaire. Étant donné que les conseils en apport alimentaire touchant la restriction de sel forment la pierre angulaire de nombreuses lignes directrice en gestion de l’hypertension, ces rapports ont suscité un vif intérêt chez les diététistes à l’échelle du Canada, qui se sont penchés davantage sur cette étude. Qu’en serait-il si, tout à coup, nous pouvions changer tous nos conseils?
En fait, la revue Cochrane ne démontre pas réellement que la réduction en sel n’offre aucun avantage, mais plutôt que les interventions alimentaires actuelles ne parviennent pas à réduire de façon importante la consommation en sel (et renforce la notion que les médias portent à faux la question dans leurs reportages sur les études). Voici ce que les auteurs ont réellement dit :
Nos résultats vont de pair avec l’opinion que la réduction en consommation de sel avantage les personnes normotendues et hypertendues. Toutefois, les méthodes visant à réduire la consommation de sel dans les essais compris dans notre revue, et d’autres revues systématiques, présentaient de modestes résultats sur l’élimination du sodium et les niveaux de tension artérielle; exigeaient généralement de grands efforts pour en favoriser l’adoption et on ne s’attendait pas à ce qu’elles offrent un impact majeur pour alléger le fardeau des maladies cardiovasculaires.
Ces conclusions ne sont aucunement surprenantes aux personnes qui prônent les bienfaits de la restriction en consommation de sodium. Nous sommes conscients que la réduction de la consommation de sodium offre de nombreux défis, car il est présent dans l’ensemble de notre approvisionnement alimentaires – la majorité de la consommation en sodium des Canadiens provient des aliments transformés. Et, pour couronner le tout, les Soupes Campbell Ltée ont fait la une des journaux lorsqu’elles ont annoncé qu’elles comptaient réintégrer le sel dans leurs soupes sur le marché américain (et non le marché canadien, heureusement)!
Ainsi, où en sommes-nous avec tout cela? Et bien, j’estime que nous devons réfléchir sérieusement à la façon dont nous donnons des conseils sur les régimes alimentaires. Et que ces réflexions renforcent la notion que simplement dire aux gens de réduire leur consommation de sel ne suffit pas – nous devons réduire la quantité de sodium dans notre approvisionnement alimentaire afin d’avoir des effets à long terme au plan de l’apport alimentaire.
Je suis certes persuadée que nous pouvons continuer de mettre l’accent sur une consommation accrue d’aliments frais et non transformés!
Référence : https://www2.cochrane.org/reviews/en/ab009217.html