J’ai beau parler du régime à suivre pour les personnes aux prises avec l’insuffisance rénale, mais je n’ai heureusement pas à l’intégrer dans mon quotidien. Qu’en est-il pour ceux et celles qui doivent s’y soumettre? L’expérience de chaque personne est différente, mais j’ai été vraiment contente lorsque l’une de mes patients en dialyse, Lori Kraemer, m’a offert de me parler de son vécu à ce sujet. Je crois que nous avons beaucoup à apprendre des personnes qui vivent avec l’insuffisance rénale tous les jours; c’est du moins ce que j’ai constaté pour moi. Vous avez envie de partager votre histoire? Nous vous invitons à vous joindre à l’une des discussions dans le cadre de nos forums au www.cuisineetsanterenale.ca.
Lori a espoir que son témoignage sera une source d’inspiration pour d’autres personnes. En tout cas, je peux dire que son attitude positive et son courage ont eu cet effet sur moi. Voici donc ce que Lori a à nous raconter :
Les gens me regardent comme si j’avais deux têtes lorsque je leur dis que je suis un régime pour insuffisants rénaux. « Quel régime au juste? », me demande-t-on souvent. Je leur explique alors qu’il s’agit d’un régime à faible teneur en phosphore, en potassium et en sodium et je leur dis aussi pourquoi j’ai commencé à suivre ce régime spécial.
Le 25 août 2010, mes reins ont complètement arrêté de fonctionner. Un peu plus et je mourrais à cause de l’accumulation de toxines dans mon sang. Dès mon admission au Grand River Hospital, j’ai commencé la dialyse pour retirer les toxines mortelles de mon organisme. Pendant mes neuf jours à l’hôpital, une diététiste en néphrologie est venue me voir pour me dire que j’allais être obligée de m’astreindre à un régime pauvre en phosphore. J’étais atterrée à la pensée que j’allais devoir surveiller de près tout ce que j’allais manger à partir de là. Pour moi, c’était comme la fin du monde. J’adorais les produits laitiers et j’allais maintenant être obligée de réduire de façon radicale ma consommation de ces produits. Ce serait dur, très dur.
Je suis revenue à la maison et je me sentais tellement dépassée que bien vite j’ai téléphoné à l’hôpital pour parler à une diététiste. June Martin, l’une des diététistes en néphrologie, m’a offert de venir chez moi. June m’a parlé des divers aliments que je pouvais maintenant manger dans le cadre de mon régime. Comme il fallait réduire de beaucoup le phosphore, elle m’a donné des conseils fort utiles afin de me permettre de continuer à manger certains des aliments que j’aimais, mais en apportant quelques changements. Je me souviens très bien de lui avoir parlé du fromage. J’adore le fromage et je trouvais cela terrible de devoir en consommer moins. C’est là qu’elle m’a parlé du brie, un fromage à teneur réduite en phosphore. Je n’en avais jamais mangé, mais après tout, me suis-je dit, pourquoi ne pas l’essayer? Je l’ai trouvé délicieux et j’ai commencé à penser que mon régime n’était pas forcément une si mauvaise chose et que j’allais pouvoir y être fidèle.
Une leçon que j’ai apprise avec l’apparition de l’insuffisance rénale terminale, c’est qu’on a tout avantage à garder une bonne attitude. Dès que j’ai eu à changer mes habitudes alimentaires, je me suis dit que si je maintenais une attitude positive, ce serait plus facile de m’adapter à ma nouvelle vie. L’exercice, en plus du régime, m’a aussi beaucoup aidée. J’aime marcher et faire de l’exercice au moins une demi-heure par jour.
Cela fait deux ans que je suis en dialyse et j’ai perdu beaucoup de poids. J’ai compris qu’une bonne partie de mon poids avant la dialyse était due aux liquides. Avant d’avoir atteint le stade de l’insuffisance rénale terminale, je buvais une canette de Coca-Cola et une canette de thé glacé par jour. En diminuant nettement ma consommation de sucre, j’ai réussi à perdre beaucoup de poids et maintenant j’ai un poids-santé. À ce chapitre, la consommation de beaucoup de fruits et de légumes frais et de beaucoup moins d’aliments transformés m’aide énormément, tout comme le fait de boire uniquement de l’eau.
Je raffole du poulet et du poisson, des aliments qui sont très riches en protéines et qui sont tout indiqués après la dialyse. Je prends des agents d’agglutination du phosphate régulièrement au repas, ce qui me permet de contrôler mes niveaux de phosphate. Je suis contente quand ma diététiste, Rebecca Larratt-Smith, vient me rendre visite à la Freeport Satellite Clinic et qu’elle me colle une frimousse sur le résultat de mon analyse sanguine mensuelle.
Comme je l’ai dit, je suis en dialyse depuis presque deux ans et je me suis bien adaptée à mon régime. Je ne sais pas quand j’aurai une greffe, ce qui me permettrait d’élargir l’éventail des aliments que je pourrais consommer. Pour l’instant, je m’accommode de mon régime. Je prends plaisir à manger les aliments qui me sont actuellement permis. C’est merveilleux aussi de manger sans avoir la nausée ou un goût métallique dans la bouche. Depuis que je suis en dialyse, j’ai découvert des aliments que je n’aimais pas auparavant et que j’ai maintenant appris à aimer. C’est le cas notamment du fromage à la crème. Il est faible en sodium et assez faible en potassium. J’aime en manger de temps en temps. On dirait que mes papilles gustatives ont changé pour le mieux.
J’aime aussi me servir des livres de recettes « Spice It Up ». Ma recette favorite? Les biscuits au miel et au gingembre. Un délice! Ils sont parfaits pour les personnes ayant de problèmes rénaux, car ils contiennent peu de potassium et de phosphore. Je suis allée récemment chez Vincenzo’s, une épicerie située à Waterloo. June Martin m’avait suggéré de d’acheter une huile d’olive au chili qui est faible en sodium. Je m’en sers comme trempette avec du pain blanc. J’ai même trouvé dans cette épicerie une sauce sans sel ajouté pour les pâtes. Cela me permet de déguster un spaghetti – l’un de mes mets favoris – de temps à autre.
D’après mon expérience, un régime pour insuffisants rénaux ne signifie pas qu’on doit totalement renoncer à certains aliments. Il peut y exister des versions à faible teneur en sodium de ces produits. Dans le passé, je détestais faire mon épicerie. Maintenant, je trouve cela amusant; j’aime chercher des produits alimentaires qui sont meilleurs pour ma santé!
Les conseils des diététistes m’aident beaucoup. Si vous êtes à court d’idées ou que vous avez besoin de renseignements, ce sont des personnes sur qui on peut vraiment compter. Au cours des deux dernières années, j’ai appris à vivre avec mon insuffisance rénale et je me suis habituée à mon régime. Et ce régime ne m’a pas enlevé le plaisir de cuisiner! J’espère que je vais donner à d’autres personnes atteintes d’insuffisance rénale l’envie d’envisager leur régime d’une autre manière et d’explorer des façons différentes de cuisiner.
Lori Kraemer
Merci de cet encouragement! Ca fait du bien vous lire…vous avez réussi a me mettre un petit sourire au coin des levres.
je viens d apprendre que j ai un insuffusance renale , je na sais pas qoui manger car j ai une maladie de crhom depuis plus de 30 ans, j aimerais en savoir plus sur la diete car j ai une maladie de crhom depuis plus de trente ans, cela comlique ce que je peut manger, j aimerais avoir de l aide pour cela, mmerci de votre aide