Si vous avez lu plusieurs de mes blogues ou que vous m’avez déjà entendu quelque part, alors vous savez probablement que les additifs de phosphate sont, à mon avis, une source de grave préoccupation pour les personnes aux prises avec l’insuffisance rénale chronique, peu importe le stade de leur maladie. Il a été établi depuis Iongtemps que des taux élevés de phosphore indiquent des problèmes osseux et minéraux chez les patients atteints d’IRC, mais il y a plus encore.
Une étude publiée dans le Journal of the American Society of Nephrology (JASN) (https://www.asn-online.org/press/files/phosphate.pdf) révèle que les patients présentant des taux élevés de phosphate atteignent le stade de l’insuffisance rénale terminale plus rapidement que ceux chez qui les taux de phosphate sont bas. L’étude montre également que des taux élevés de phosphate nuisent à l’effet des médicaments contre l’insuffisance rénale. Ce n’est là que l’une des études récentes à l’appui de la thèse selon laquelle le phosphate joue un rôle dans la progression de l’IRC et qu’il est bien plus qu’une complication de la maladie.
Le phosphore dans notre alimentation est un sujet qui sème la confusion. Le phosphore dans la viande et les produits laitiers est bien plus facile à digérer que le phosphore dans les protéines végétales ; en règle générale, toutefois, de 40 à 60 % du phosphore naturel est absorbé. On estime par ailleurs que les phosphates provenant d’additifs alimentaires sont absorbés dans une proportion de plus de 90 % et, selon certaines études, un régime alimentaire moyen comprend jusqu’à 1000 mg/jour.
Qu’est-ce que cela signifie pour les personnes atteintes d’IRC ou qui présentent des risques de l’être? Selon moi, cela veut dire que, même si les taux de phosphate dans le sang sont normaux, il est fortement conseillé d’éviter les aliments contenant des additifs de phosphate. Le phosphate dans ces aliments est extrêmement bien absorbé et il se trouve généralement dans des produits transformés, à haute teneur en sel et de faible valeur nutritive. Contrairement au sodium, le phosphore n’est pas indiqué dans le tableau de la valeur alimentaire ; il est donc très difficile de savoir exactement combien tel ou tel aliment en contient. Et, comme il s’agit d’additifs alimentaires, les phosphates peuvent être indiqués n’importe où dans la liste des ingrédients (pas nécessairement selon leur quantité).
Les additifs de phosphate dans les aliments sont utilisés pour bien des raisons : agent de levage, agent de conservation ou renforçateur d’arôme, par exemple. La poudre à pâte est une source de phosphate que vous avez peut-être dans votre garde-manger.
Malheureusement, il n’existe pas une liste toute faite d’aliments contenant des additifs de phosphate ; il vous faut donc lire les étiquettes.
En lisant les étiquettes, repérez les variations du mot « phosphate » (qui contiennent tous le groupe de lettres PHOS), comme :
- acide PHOSphorique
- PHOSphate de sodium
- PHOSphate monocalcique
- polyPHOSphate
- pyroPHOSphate
- héxamétaPHOSphate de sodium
Ordinairement, des phosphates sont ajoutés aux produits alimentaires suivants :
- fromages fondus, fromages tartinables, fromage en tranches
- colas
- viandes, poulet et poissons et fruits de mer « assaisonnés », incluant la plupart des viandes transformées et la charcuterie – lisez les étiquettes soigneusement, car ces viandes peuvent être placées dans le comptoir des viandes fraîches à votre épicerie
- viandes, poisson et poitrines de poulet congelés
- produits de boulangerie : biscuits, muffins et petits gâteaux, par exemple
- colorants à café
Lorsque vous cuisinez, vous pouvez aisément remplacer la poudre à pâte par du bicarbonate de soude afin de réduire la teneur en phosphore dans ce que vous préparez :
Remplacez 1 c. à thé de poudre à pâte par 1/4 c. à thé de bicarbonate de soude + 1/2 c. à thé de crème de tartre