Le mois dernier dans mon blogue, je vous ai parlé des données qui s’accumulent au sujet de l’impact potentiel des additifs de phosphate sur la santé publique, données qui préoccupent les professionnels de la santé à l’œuvre dans le domaine de la néphrologie. J’ai mentionné les risques que courent les patients atteints d’insuffisance rénale et les risques potentiels pour tous les Canadiens.
Qu’en est-il des additifs de potassium?
On s’inquiète des gens qui ne peuvent éliminer le potassium de leur organisme, ce qui est le cas de certains – et non de l’ensemble – des patients ayant des problèmes rénaux. D’ordinaire le corps exerce un contrôle très strict sur le potassium; les niveaux trop élevés ou trop faibles peuvent mettre la vie en danger. De nombreux médicaments (comme certains diurétiques ou certains médicaments prescrits pour la tension artérielle) peuvent affecter les niveaux de potassium. La plupart des gens qui reçoivent les traitements habituels d’hémodialyse (trois fois par semaine) doivent limiter leur apport de potassium, mais il peut être nécessaire pour certains patients d’accroître le potassium dans leur alimentation et même de prendre des suppléments.
Pour les personnes qui doivent limiter leur potassium, les additifs posent un réel problème – surtout le chlorure de potassium. Bien des entreprises utilisent le chlorure de potassium au lieu du chlorure de sodium dans leurs produits à teneur réduite en sodium. Ceux-ci peuvent contenir d’énormes quantités de potassium. Les lois en matière d’alimentation au Canada exigent que, si une entreprise utilise du chlorure de potassium ou KCl au lieu de sodium, alors la teneur totale en potassium doit être indiquée dans le tableau de la valeur nutritive. Cela peut vous mettre sur la piste et vous inciter à aller voir la liste des ingrédients.
Prenons, par exemple, un cocktail aux légumes à faible teneur en sodium, qui contient du chlorure de potassium au lieu du chlorure de sodium; un seul verre de 163 mL peut représenter 700 mg de potassium! C’est comme manger deux petites bananes. Un verre de cocktail aux légumes ordinaire, lui, en contient la moitié moins et est quand même considéré comme un aliment à haute teneur en potassium.
Autre catégorie d’aliments qui contient beaucoup de chlorure de potassium : les succédanés du sel sous la forme d’une poudre blanche. Ces produits comportent généralement une mise en garde à l’intention des personnes ayant des problèmes rénaux ou cardiaques, mais elle est imprimée en très petits caractères et la plupart des gens ne la voient pas. Je me souviens d’avoir été il y a plusieurs années à une maison de retraite où deux de mes patients avaient des taux de potassium élevés. Je me demandais quelle en était la cause jusqu’à ce que je remarque, à mon arrivée, une bouteille de succédané du sel sur chaque table dans la salle à manger!
En résumé : Si vous devez limiter votre apport en potassium, lisez les étiquettes, faites attention aux produits en faible teneur en sel et n’utilisez pas de succédanés du sel en poudre blanche.