Par Karen Sevong MScFN RD CDE CPT
Comment préserver votre santé rénale tout en appréciant les saveurs de différentes gastronomies? Tout est dans le juste équilibre. Bien informé, avec un peu de planification, on peut savourer des plats issus d’autres cultures tout en maintenant le sel à distance, en choisissant les bonnes protéines et en suivant les recommandations de notre équipe médicale en matière de potassium et de phosphore. Selon les besoins particuliers de chacun, il peut y avoir également des restrictions en matière de liquides.
Le présent guide vous aidera à faire des choix adaptés à votre santé rénale à travers un large éventail de cuisines « ethniques », afin que vos expériences culinaires demeurent délicieuses et sans risques.
Examinons quelques exemples de plats sans danger pour les reins provenant de différentes cultures culinaires :
Cuisine chinoise :
- Privilégiez les plats à faible teneur en sodium comme les plats cuits à la vapeur plutôt que frits.
- Dumplings au chou, aux carottes, au porc ou au poulet, disponibles parmi les dim sum (variété de plats salés ou sucrés).
- Choisissez des plats avec les protéines les plus maigres ou à base de produits végétaux.
- Rouleaux de nouilles de riz aux légumes ou avec une petite quantité de crevettes/viande cuits à la vapeur.
- Poisson cuit à la vapeur avec sauce soya faible en sodium comme condiment, garni d’oignons verts et de gingembre pour plus de saveurs.
- Poulet poché avec sauce au gingembre ou aux oignons verts.
- Sautés de légumes : chou, aubergines, chayott
- Vermicelles de riz, crevettes, pousses de soya et légumes variés
- Dumplings au chou, aux carottes, au porc ou au poulet, disponibles parmi les dim sum (variété de plats salés ou sucrés).
- En cas de restrictions en potassium, envisagez des plats de rechange allégés en potassium :
- Sautés de légumes : aubergines, céleri, brocoli chinois avec modération, chayottes, chou-fleur et haricots verts.
- Dessert : boulettes de riz collant nature.
- En cas de restrictions en potassium et en phosphore, il vous faudra peut-être surveiller la taille des portions et la fréquence de consommation des plats/aliments suivants :
- Plats salés :
- Melon amer (margose), bok choy cuit, épinards, feuilles de pois mange-tout, pommes de terre, ignames, courges poivrées et champignons séchés.
- Bouillon d’os avec divers ingrédients végétaux, dont le longane séché et les dattes rouges.
- Abats consommés comme mets de choix, notamment le foie, les rognons ou la langue de bœuf.
- Galettes de taro (légume racine tropical) et saucisses frites à la poêle, légumes marinés ou saumurés.
- Plats sucrés/desserts :
- Soupes desserts de haricots rouges, haricots mungos, taro et tapioca.
- Pudding de tofu en plus grandes quantités.
- Pudding à la noix de coco ou à la mangue et au lait évaporé en plus grandes quantités
- Plats salés :
Cuisine vietnamienne :
- Dégustez les rouleaux de printemps frais aux crevettes et aux légumes.
- Choix de bols de vermicelles de riz avec des viandes maigres grillées et beaucoup de légumes.
- Optez pour du riz et des légumes avec des portions modérées de poulet/côtelettes de porc à partager ou à garder pour en cuisiner les restes.
- Limitez la consommation de sauce poisson (Nuoc-Mâm) à la teneur élevée en sodium.
- En cas de restrictions en potassium et en phosphore vous devrez faire attention pour ce qui est de la consommation de :
- Nems frits préparés avec de grandes quantités de taro.
- Plats à base d’œufs cuits vapeur, de champignons noirs et de taro.
- Soupes de bouillon d’os et abats.
- Haricots mungos en boissons desserts, grandes quantités de lait évaporé avec café noir vietnamien, ou boules de sésame et haricots mungos frites.
- Riz collant enveloppé de feuilles de bambou, haricots mungos, jaune d’œuf salé et saucisses vietnamiennes.
Cuisine thaïlandaise :
- Adoptez les sautés en faisant la part belle aux légumes:
- Privilégiez les plats grillés ou cuits vapeur accompagnés de riz au jasmin comme option moins riche en potassium, en cas de restrictions.
- Plats aux nouilles de riz comme le pad thaï avec des œufs, tofu en petite quantité, poivrons verts, oignons, pousses de bambou et champignons sautés.
- Pad Kee Mao (nouilles saoules à la Thaï !) au poulet émincé, feuilles de basilic et poivrons verts.
- Au resto, demandez les sauces servies à part pour limiter l’apport en sodium et consommez modérément la sauce soya allégée en sodium.
- En cas de restrictions en potassium et en phosphore, vous devrez peut-être surveiller la taille des portions et la fréquence de consommation des plats/aliments suivants :
- Évitez les currys cuisinés avec du lait de coco.
Cuisine coréenne :
- Adoptez le bibimbap (bol de riz coréen) en mettant l’accent sur des légumes variés servis avec du riz blanc/brun en petites quantités. Si possible, demandez le chou en garniture et supprimez les épinards cuits, si vous vous méfiez de leur teneur élevée en potassium.
- Préférez des produits cuisinés à la demande, comme des viandes grillées s’il y en a, plutôt que des viandes marinées ou en fritures.
- BBQ coréen avec choix de protéines, en privilégiant l’ajout de légumes grillés, de roulés de laitue, de protéines maigres/bœuf/porc à assaisonner soi-même au lieu du bœuf bulgogi pré-mariné.
- En accompagnement, plats à base de tofu et d’œufs, ainsi que germes de soya, radis et carottes.
- Soupes coréenne aux gâteaux de riz coréens et aux dumplings au bouillon de légumes, s’il y en a.
- En cas de restrictions en potassium et en phosphore, vous devrez peut-être surveiller la taille des portions et la fréquence de consommation des plats/aliments suivants :
- Limitez la consommation de kimchi (“choucroute” coréenne lacto-fermentée) à cause des teneurs élevées en sodium et potassium.
- Soupes d’os de porc — teneur élevée en phosphore.
- Pommes de terre dans les ragoûts et les plats d’accompagnement.
Cuisine japonaise :
- Dégustez des sushis avec du concombre, pas trop d’avocat, crabe et crevettes en petite quantité, anguille et saumon cuits, pas trop de sauce soya.
- Privilégiez le poisson et les crevettes cuites, le poisson grillé avec le moins possible de sauce soya – pour moins de sodium, essayez de la remplacer par la sauce Coconut Aminos.
- Découvrez les nouilles udon que vous ferez sauter avec des légumes comme les carottes, poivrons, germes de soya, brocoli et pois mange-tout.
- Au resto, demandez moins de sel ou pas de sel sur vos plats de légumes cuits :
- Aubergine grillée, salade jardinière, champignons.
- En cas de restrictions en potassium et en phosphore, vous devrez peut-être surveiller la taille des portions et la fréquence de consommation des plats/aliments suivants :
- Makis-sushis (rouleaux) à l’avocat.
- Courges et patates douces en tempura
- Édamames (fèves de soya vertes) salées.
- Algues en salade – ces plats peuvent être plus élevés en sodium selon la marinade/sauce utilisée.
Cuisine nord-américaine :
- Privilégiez la cuisson grillée pour le poulet ou le poisson, accompagnés de riz et de légumes cuits à la vapeur.
- Composez vos salades avec une variété de légumes accompagnés d’une vinaigrette simple à l’huile d’olive et au vinaigre balsamique afin de limiter votre consommation de sodium.
- Au resto, demandez les sauces et les accompagnements à part.
- En cas de restrictions en potassium et en phosphore, vous devrez peut-être surveiller la taille des portions et la fréquence de consommation des plats/aliments suivants :
- Limitez la consommation de pommes de terre. Mangez-les en purée ou bouillies deux fois plutôt qu’en frites.
- Évitez d’accompagner vos plats de grandes quantités de cornichons, ketchup, saveurs tomatées.
- Du fromage en quantité dans vos plats contribuera à faire grimper l’absorption de sodium et de phosphore.
- D’ailleurs, évitez les viandes transformées comme le jambon, le bacon, etc. la plupart du temps riches en sodium et phosphore.
Cuisine mexicaine :
- Savourez des tacos végétariens ou au bœuf, poulet, poisson, crevettes (avec haricots noirs en petite quantité), coriandre, laitue/chou râpés, oignons, crème sure.
- Ajoutez de la sauce piquante sans sel en assaisonnement.
- Des fajitas au bœuf ou au poulet servis avec un sauté d’oignons et de poivrons.
- Pourquoi ne pas composer votre propre fajita végé avec champignons, courgettes? Riz à part plutôt que des haricots, si vous surveillez le potassium.
- Des enchiladas de poulet ou de bœuf avec salsa verde (contrôlez-vous sur la sauce!).
- En cas de restrictions en potassium et en phosphore, vous devrez peut-être surveiller la taille des portions et la fréquence de consommation des plats/aliments suivants :
- Les burritos dans des tortillas de farine sont des sources cachées de sodium et de phosphore ajoutés. en plus des viandes très salées, comme les carnitas et le chorizo effiloché.
- Optez plutôt pour des burritos au steak ou au poulet accompagnés de riz, laitue, chou, oignons et sauce piquante sans sel.
- Employez la salsa aux tomatillos avec modération (mais les tomatilles contiennent moins de potassium).
- Gardez à l’esprit : si votre potassium est bien contrôlé, choisissez de l’avocat au lieu de la guacamole; une petite portion de tranches d’avocat en garniture est acceptable mais davantage augmentera la quantité de potassium consommé.
Cuisine italienne :
- Consommez vos pâtes avec de l’huile d’olive et des protéines maigres.
- Accompagnées de poulet, poisson, garnies de sauces aux légumes (genre sauce primavera), sauce au vin blanc, sauce beurre-citron ou au pesto – modérément.
- Optez pour des légumes grillés ou rôtis en accompagnement, p.ex. poivrons, courgettes et asperges.
- Salade sans fromage.
- Pain frotté d’huile d’olive plutôt que beurre salé.
- Pour les pizzas : croutes minces, garnitures de poulet, de légumes faibles en potassium au besoin, modérez-vous sur le fromage, la sauce au pesto ou la sauce tomate.
- En cas de restrictions en potassium et en phosphore, vous devrez peut-être surveiller la taille des portions et la fréquence de consommation des plats/aliments suivants :
- Limitez le fromage et les charcuteries très riches en sodium.
- Consommation modérée de pizzas à la sauce tomate.
Cuisines espagnole, grecque, moyen-orientale, libanaise :
- Optez pour les plats de poisons / fruits de mer simplement arrosés d’huile d’olive et assaisonnés d’herbes fraiches.
- Certains types de poissons et de coquillages présentent des teneurs variées en potassium et en phosphore – à noter si on en consomme en quantité.
- La salade grecque est un bon choix mais avec modérément de fromage féta.
- Salade grecque : oignons, concombre, poivrons. Préférez-la sans tomates et simplement arrosée d’huile d’olive plutôt que de vinaigrette élaborée.
- Dolmas : feuilles de vigne farcies de riz, herbes et légumes ou viande (ou les deux).
- Arrosez de jus de citron pressé pour plus de saveur.
- Houmous (hummus) : purée de pois chiches et de tahini (crème de sésame).
- Surveillez vos portions à cause de la teneur élevée en sodium et en potassium.
- Pita ou pain pita.
- Surveillez la teneur en sodium des pitas du commerce.
- Avec une petite portion de houmous à cause de la teneur en sodium.
- Surveillez la teneur en sodium des pitas du commerce.
- Taboulé : salade de boulghour ou bulghur (blé dur concassé précuit), persil, petite quantité de tomates écrasées, menthe, oignon, huile d’olive, arrosé généreusement de jus de citron.
- Gyros (sandwich grec semblable au döner kebab turc) : populaire plat de rue; la viande (généralement de l’agneau) cuite sur un grill rotatif est servie dans une pita avec oignons, laitue, tomates, et tzatziki (sauce traditionnelle grecque à base de yoghourt, ail et concombre).
- La tzatziki déclinée en multiples recette peut être riche en sodium et en potassium. Demandez votre gyros sans tomates et la tzatziki à part.
- Souvlaki : brochettes de viandes grillées servies avec/sur pita, des légumes et de la tzatziki à part.
- Couscous (plat fait de semoule de blé accompagnée de légumes/viandes ou pas).
- Bonne source de fibres et de protéines.
- En cas de restrictions en potassium et en phosphore, vous devrez peut-être surveiller la taille des portions et la fréquence de consommation des plats/aliments suivants :
- Évitez les plats avec sauce tomate en quantité dont voici quelques exemples.
- Moussaka : un ragoût en couches avec sauce tomate, garni d’une béchamel (sauce blanche de lait, farine et beurre).
- Pastitsio: un plat cuit au four qui rappelle les lasagnes, fait de couches alternées de pâtes, de sauce tomate, viande hachée, et garni de béchamel.
- Refrénez vos envies pour ce qui est des viandes transformées, charcuteries, jambons et plateaux de fromages.
- Spanakopita : « chausson » ou « friand » de pâte filo fourré d’épinards, de féta, d’œufs et d’herbes.
- Saganaki : tranche de fromage recouverte d’œuf battu (et/ou farine) puis frite et assaisonnée de sel. Teneur élevée en sodium et phosphore.
- Évitez les plats avec sauce tomate en quantité dont voici quelques exemples.
Cuisine indienne :
Elle est généralement marquée par une variété d’épices comme le curry, le curcuma, le gingembre, les piments, le cumin et la coriandre. Parmi le choix d’aliments de base, on trouve le riz, les rotis ou les chapatis (fine galette de blé sans levain), les pains naan (pain plat au levain, la pâte contient généralement du yoghourt), et les dahls (ragoûts de lentilles). Ces plats de base sont souvent associés à des plats de légumes ou de viande ou fruits de mer; servis avec une sauce au yoghourt, des cornichons, des chutneys et autres condiments de style relish. On doit se souvenir que la cuisine indienne peut être très riche en sodium et en potassium. Pour équilibrer ces apports, il existe des solutions de rechange, notamment :
- Choisissez des plats de viandes grillées ou au tandoori (mélange d’épices) à base de viandes maigres, servis avec du riz basmati.
- Pains naan et rotis.
- Samoussas à la viande (triangles de fine pâte de blé farcis de viande/légumes cuits comme des beignets).
- Les samoussas végés sont emplis de pommes de terre et lentilles/légumineuses; mieux vaut ne pas trop en manger, si on surveille le potassium.
- Momos (dumplings ou raviolis népalais) fourrés de viande et cuits vapeur.
- Poulet / viande / poisson ou aubergines tandoori. Rôtis au four d’argile.
- Biryani : plat à base d’un mélange de plusieurs riz et de viande(s); assaisonné d’une diversité de condiments et d’épices.
- Plats de viandes en kebabs (brochettes ou sautés ou au four) très assaisonnés.
- Gobhi matar masala (chou-fleur et petits pois). Commandez ce plat nature avec la sauce masala à part.
- En cas de restrictions en potassium et en phosphore, vous devrez peut-être surveiller la taille des portions et la fréquence de consommation des plats/aliments suivants :
- Dahl : fait de lentilles pour des soupes, des currys ou des trempettes.
- Chicken tikka masala : contient une sauce tomate au yoghourt.
- Malai kofta: boulettes végés de pommes de terre, noix et fromage paneer ou panir, servies dans une sauce curry crémeuse de tomates et noix de cajou.
- Curry de pois chiches : la plupart des currys sont cuisinés au lait de coco avec des assaisonnements à forte teneur en sodium et en potassium.
- Palak paneer : curry d’épinards et de fromage cottage indien.
- Chaat : à grignoter en collation, pâte frite accompagnée de pommes de terre, tomates, pois chiches, yoghourt et chutney.
- Rajma : haricots rouges dans une sauce épaisse (tomates, oignons, épices).
- Lassi : boisson sucrée au yoghourt, au lait et aux fruits, généralement à la mangue
- La quantité de mangue et de lait vont influer sur la teneur en potassium et en phosphore.
Cuisines des Caraïbes et des Antilles :
- Privilégiez la cuisson en grillades des fruits de mer ou des protéines maigres/poulet avec des salsas de fruits tropicaux (ananas si on vise moins de potassium). Inclure des protéines maigres avec le poulet.
- Optez pour riz et pois, une solution de rechange meilleure pour les reins que le riz nature.
- Pois chiches ou petites portions de pois d’Angole (ou pois cajans)
- En cas de restrictions en potassium et en phosphore, vous devrez peut-être surveiller la taille des portions et la fréquence de consommation des plats/aliments suivants :
- Plats plus riches en potassium contenant des bananes plantains, des ackee (fruit de la Jamaïque), de l’igname, des cassaves (galettes à la farine de manioc) et le Calalou (plat de crabe cuisine avec un légume-feuille).
- Les abats ou les os à viande dans divers plats et dans les soupes. Il convient de surveiller ses portions de currys à l’agneau, au gibier, à la viande de chèvre, servis parfois avec pommes de terre ou légumineuses/haricots dans un pain roti.
Petit-déjeuner et thé d’après-midi :
- Plutôt des œufs au petit-déjeuner avec, si possible, une salade (choix d’aliments moins riches en potassium, éventuellement).
- Toast de blé entier ou de seigle léger, ou crumpets ou bagel nature.
- Flocons de maïs, riz et blé complet soufflés, crème de blé.
- Gaufres et crêpes (modérément).
- Muffins aux petits fruits ou sans céréales, ou fruits (envisagez des choix à faible teneur en potassium éventuellement).
- En après-midi pour le thé, optez pour des scones nature ou sandwiches au concombre, au thon, aux œufs et au fromage à la crème/saumon, modérément.
- En cas de restrictions en potassium et en phosphore, vous devrez peut-être surveiller la taille des portions et la fréquence de consommation des plats/aliments suivants :
- Viandes transformées, bacon, saucisses; pâtisseries contenant du chocolat, fruits secs et noix en grandes quantités.
- Scones de pomme de terre.
- Galettes de pommes de terre, hash browns.
- Haricots cuits à la sauce tomate en grandes quantités.
Manger au restaurant en étant soucieux de sa santé rénale est une expérience gérable et agréable si l’on est conscient des choix stratégiques à faire. En étant attentif à vos choix et en informant le personnel de vos contraintes alimentaires, vous pouvez apprécier des plats exotiques du monde entier sans négliger la santé de vos reins. Souvenez-vous que la modération et la variété sont les éléments clés d’une alimentation équilibrée et sans danger pour les reins.