Félicitations pour votre transplantation! Chaque transplantation est différente et, à mesure que la situation progresse, votre analyse sanguine aidera grandement votre médecin et votre diététiste à vous guider quant aux aliments que vous pouvez inclure dans votre régime. Vos besoins en protéines sont habituellement plus grands après une transplantation, non seulement en vue de faciliter la cicatrisation, mais aussi en raison des fortes doses de stéroïdes utilisées pour supprimer votre système immunitaire. Les taux de sucre dans le sang sont peut-être aussi plus élevés à cause de ces stéroïdes, surtout si vous souffrez de diabète. Votre médecin ou votre conseiller en gestion du diabète peut vous aider à cet égard. Les fortes doses de stéroïdes font aussi en sorte que vous avez besoin de plus de calcium; vous devriez donc veiller à inclure des aliments riches en calcium pour maintenir la solidité de vos os. En général, vous devriez continuer à suivre un régime à basse teneur en sodium à moins d’indication contraire de la part de votre équipe soignante.
Souvent, un apport plus élevé de grains entiers, de son, de noix et de graines, de haricots et de lentilles est recommandé afin que vous ne manquiez pas de minéraux, comme du phosphore et du magnésium. Dernier point à retenir : il est important d’éviter une prise de poids non désirée après une transplantation, étant donné que l’appétit augmente, que la sapidité des aliments est plus grande et qu’il y a moins de restrictions alimentaires. Demandez à votre médecin de vous orienter vers une diététiste spécialisée dans le domaine rénal si vous voulez des conseils sur les aliments à inclure dans votre régime pour optimiser votre santé.
La restriction liquidienne est une recommandation du médecin ou de l’équipe soignante. Restreindre l’apport de liquides peut causer des problèmes. Il faut donc en parler avec votre médecin.
Les aliments riches en protéines animales, comme le bœuf, l’agneau, le porc, la volaille et le poisson, comptent une forte teneur en protéines. Leur consommation permet de facilement répondre à vos besoins alimentaires en protéines.
Pour les personnes qui consomment de la viande mais ne peuvent tolérer que de petites quantités, nous recommandons de consommer de petites quantités de protéines plus souvent et d’incorporer des viandes à des mets à ingrédients mixtes, comme les potages, les salades, les pâtes, les sandwiches, etc. Les personnes qui n’aiment pas la viande rouge et/ou la volaille préféreront peut-être le poisson. Le poisson est une excellente source de protéines. La consommation d’œufs et de fromage à faible teneur de phosphore (p. ex. les fromages mous comme le brie, le camembert, le fromage de chèvre, le fromage cottage) peut également aider à satisfaire les besoins en protéines. Il est important de discuter avec son diététiste afin d’établir la quantité de viande, d’œufs et de fromage qui convient le mieux pour vous.
Certaines personnes peuvent choisir de ne manger AUCUNE viande pour diverses raisons (p. ex. observances religieuses, préférences, répulsion au goût). Les personnes qui ne consomment aucune viande peuvent consommer des produits laitiers additionnels, du tofu ou des légumineuses afin de satisfaire leurs besoins protéiques. Par contre, il arrive souvent que des produits laitiers et les légumineuses additionnels occasionnent une hausse indésirable de la teneur en phosphore dans le sang. Entretenez-vous avec votre diététiste au sujet de votre concentration sanguine et apport alimentaire.
Lorsque des aliments usuels ne répondent pas aux besoins protéiques, vous devrez peut-être prendre des suppléments de protéine. Les suppléments peuvent comprendre de la poudre protéique qui se mêle à d’autres aliments ou des boissons nutritives à forte teneur en protéines. Entretenez-vous avec un diététiste avant de consommer des suppléments de protéines et renseignez-vous sur les boissons à forte teneur protéique favorisant la santé rénale pouvant vous aider à satisfaire vos besoins en protéines.
La perte d’appétit est un problème courant lorsque les reins n’évacuent plus les déchets du sang. Or, un apport adéquat de protéines et de calories est important si l’on veut rester en santé et éviter la perte de tissus musculaires.
Si vous avez peu d’appétit :
- Prenez de plus petits repas et des collations hypercaloriques tout au long de la journée (mangez à toutes les deux ou trois heures).
- Prenez votre plus gros repas lorsque vous avez le plus d’appétit. Si vous n’avez pas faim le soir, mangez davantage au petit déjeuner ou à l’heure du lunch.
- Emportez-vous des collations lorsque vous vous éloignez de la maison durant la journée pour un traitement, des rendez-vous ou le travail. Exemples de collations : des craquelins et du fromage, un petit muffin ou un demi-sandwich.
- Prenez vos repas et vos collations à des heures fixes – faites sonner une alarme pour vous rappeler de manger.
- Faites l’essai de différents aliments. Par exemple, mangez des aliments froids plutôt qu’un repas chaud.
- Faites une liste de repas faciles à préparer ou qui sont vos préférés et consultez-la quand vous ne savez pas quoi manger.
- Essayez de sortir pour prendre l’air; peut-être que cela vous mettra en appétit.
- Demandez à votre diététiste si c’est une bonne idée de prendre un supplément liquide qui convient à une personne ayant des problèmes rénaux.
- Faites en sorte que chaque bouchée compte. Ajoutez d’autres protéines et calories :
- Ajoutez de la margarine à du riz, des pâtes, des craquelins, des légumes et du pain.
- Tartinez vos rôties, votre pain et vos craquelins avec du miel, de la confiture, de la margarine ou du fromage à la crème.
- Ajoutez du poulet, de la dinde ou du bœuf haché à une soupe, à des pâtes ou à du riz.
- Ajoutez du fromage à des légumes, des salades ou à des plats en casserole.
- Ajoutez un œuf dur ou du thon à votre salade.
- Tartinez du beurre d’arachide sur des craquelins, du pain ou des fruits.
- Ajoutez du tofu à des soupes, des ragoûts ou des sautés.
- Mangez du fromage cottage sans sel avec des fruits.
- N’hésitez pas à consommer les « bons »gras ».Essayez de tremper votre pain dans de l’huile d’olive.
- Faites sauter vos aliments dans de l’huile de canola ou d’olive.
- Ajoutez des vinaigrettes à basse teneur en sodium à vos salades et légumes.
- Consommez des boissons riches en calories.
- Utilisez de la garniture fouettée sur des fruits et des desserts.
- Évitez les boissons « légères » ou « diète ».
Comme pour certaines vitamines, certains suppléments à base d’herbes peuvent être nuisibles à la santé de personnes ayant une maladie du rein. Adressez-vous à votre médecin, diététiste ou pharmacien spécialisé en maladies rénales si vous prenez toute préparation à base d’herbes, car il pourra vous conseiller sur les suppléments qui ne conviennent pas.
Il y a plus d’une façon de veiller au ralentissement de la progression de l’insuffisance rénale, surtout si vous avez reçu votre diagnostic dès les premiers stades. Voici quelques conseils qui peuvent contribuer à protéger vos reins :
- Adoptez de saines habitudes alimentaires : Nous recommandons généralement de suivre un régime équilibré et pauvre en sodium, ce qui aide à contrôler la tension artérielle. Une bonne manière de limiter l’apport de sodium consiste à éviter les aliments transformés (plats-minute, aliments en conserve, aliments emballés et plats congelés, par exemple). Nous recommandons également d’éviter de consommer un surplus de protéines (voir la question « De combien de protéines ai-je besoin chaque jour? »). De plus, le remplacement des protéines d’origine animale par des protéines d’origine végétale peut aussi contribuer à ralentir la progression de l’insuffisance rénale chronique. Pour protéger vos reins, évitez aussi les additifs alimentaires à base de phosphate (colas, fromages fondus et viandes assaisonnées, par exemple).
- Surveillez votre tension artérielle : Des études démontrent qu’un contrôle adéquat de votre tension artérielle peut aider à ralentir la progression de l’insuffisance rénale.
- Restez actif : Intégrez l’activité physique dans votre quotidien. Trente minutes d’activité physique d’intensité moyenne par jour sont recommandées.
- Maintenez un poids santé : Un surplus de poids augmente le risque de souffrir de diabète et d’hypertension, qui sont deux des principales causes de l’insuffisance rénale.
- N’oubliez pas de bien vous hydrater : Buvez de l’eau au lieu de boissons riches en calories.
- Si vous buvez de l’alcool, faites-le avec modération : Limitez-vous à deux consommations standard par jour si vous êtes un homme et à une par jour si vous êtes une femme (voir la question « Quelle quantité d’alcool un patient atteint d’insuffisance rénale peut-il prendre sans danger? ».
- Si vous souffrez de diabète : maintenez une glycémie (taux de glucose sanguin) équilibrée.
- Ne fumez pas : Le tabagisme est un facteur qui risque d’accélérer la progression de l’insuffisance rénale.
- Prenez vos médicaments conformément aux indications du médecin.
- Prenez rendez-vous avec votre médecin pour des bilans de santé périodiques.
- Veillez à votre bien-être, notamment en faisant des choses qui vous aident à vous détendre et à réduire le stress.
Rappelez-vous qu’il n’est jamais trop tard pour modifier vos habitudes de vie. Bien se nourrir et rester actif peuvent améliorer votre santé à long terme et aider à maintenir le bon fonctionnement de vos reins.
Une consommation modérée peut être acceptable, mais il vaut mieux vérifier avec votre médecin. Une consommation excessive d’alcool peut contribuer à faire augmenter la pression artérielle, les niveaux de triglycérides dans le sang, l’éclaircissement du sang et l’apparition de lésions au pancréas et/ou au foie sans compter qu’elle peut interagir avec vos médicaments. En outre, l’alcool peut rendre plus difficile le contrôle de votre pression artérielle et de votre taux de sucre dans le sang et entraîner une prise de poids.
Si vous prenez de l’alcool, limitez-vous à une à deux consommations standard par jour et ne dépassez pas plus de 14 par semaine si vous êtes un homme et plus de 10 si vous êtes une femme.
Exemples de consommation standard :
Une canette de bière (5 % d’alcool) de 355 mL (12 oz)
Un verre de vin (10 à 12 % d’alcool) de 146 mL (5 oz)
Un verre de spiritueux (40 % d’alcool) de 44 mL (1,5 oz)
Remarques spéciales au sujet de l’alcool et de l’insuffisance rénale :
- L’alcool fait augmenter l’apport de liquides; or, de nombreux patients atteints d’insuffisance rénale, surtout ceux qui sont en dialyse, se voient demander de limiter leur apport de liquides.
- Certaines boissons alcoolisées ont une teneur plus élevée en potassium ou en phosphore que d’autres :
- le vin rouge contient plus de potassium que le vin blanc;
- la bière est une source importante de potassium et de phosphore;
- les spiritueux, comme la vodka, le rhum et le gin, ne contiennent à peu près aucun potassium ni aucun phosphore;
- les boissons mélangées fortement alcoolisées peuvent être riches en potassium et/ou en phosphore (un jus d’orange, par exemple, possède une haute teneur en potassium et les colas sont souvent riches en potassium et/ou en phosphore).
Les vitamines sont des composés présents dans les aliments que nous consommons et elles jouent de nombreux rôles au sein de l’organisme humain. La consommation d’une variété d’aliments constitue le meilleur moyen d’assurer un apport complet de vitamines. Par contre, chez les personnes souffrant d’insuffisance rénale chronique, l’apport de certaines vitamines peut être déficitaire en raison de diverses restrictions alimentaires, d’un manque d’appétit ou de la perte de vitamines au cours des séances de dialyse. En général, les patients atteints d’insuffisance rénale, surtout ceux qui sont en dialyse, peuvent avoir besoin de plus de vitamines hydrosolubles, comme les vitamines B. Certaines vitamines et certains minéraux doivent être pris en quantité limitée ou évités, car ils peuvent s’accumuler dans le corps à mesure que les reins cessent de fonctionner. C’est le cas généralement des vitamines liposolubles, comme les vitamines A et K, et des minéraux , comme le potassium et le phosphore. Il ne faut donc pas en prendre comme suppléments à moins qu’ils soient prescrits par le médecin. Un supplément vitaminique quotidien conçu particulièrement pour les personnes atteintes d’insuffisance rénale est souvent recommandé. Si votre médecin ne vous en a pas prescrit un, demandez-lui si c’est indiqué dans votre cas. Ne prenez que les suppléments vitaminiques approuvés par votre équipe soignante.
Comme vos besoins en protéines peuvent varier en fonction de vos médicaments, de vos autres problèmes de santé ou de votre état nutritionnel global, il vaut mieux parler à une diététiste en néphrologie pour savoir quelle quantité de protéines vous aidera à optimiser votre santé. Généralement, si vous êtes au stade de 1 à 4 de l’insuffisance rénale, vous devriez viser 0,8 g de protéines par kg de poids corporel. Cette quantité équivaut à environ 1 à 2 portions de viandes et succédanés à faible teneur en phosphore, chacune étant d’à peu près la taille d’un jeu de cartes. Si vous êtes en dialyse, certaines protéines se perdent durant le processus de filtration; vous deviez donc viser 1,1 à 1,43 g par kg de poids corporel par jour, ce qui équivaut à 2 ou 3 portions de viandes et succédanés à faible teneur en phosphore, toujours de la taille d’un jeu de cartes.
Le fait d’être actif physiquement n’augmente pas vos besoins en protéines à moins de faire un entraînement intensif de plusieurs heures par jour. Des protéines supplémentaires sont suggérées pour les femmes enceintes ou qui allaitent.
Les recettes sont recommandées pour tous les stades de l’insuffisance rénale et sont faibles en sodium, en potassium et en phosphore.
Oui, les édulcorants artificiels dont l’utilisation est approuvée au Canada ne posent pas de danger pour les patients atteints d’insuffisance rénale chronique.
Santé Canada règlemente tous les édulcorants utilisés et vendus au Canada. Ils ne sont approuvés que lorsque des données scientifiques confirment qu’ils sont sans danger.
Voici les différents types d’édulcorants dont l’utilisation est approuvée au Canada :
L’aspartame est vendue sous les marques de commerce Equal™ et Nutrasweet™. Elle est utilisée dans les boissons gazeuses, le yogourt, les bonbons et comme édulcorant de table. Elle contient de la phénylalanine; les personnes qui souffrent de phénylcétonurie doivent donc éviter l’aspartame.
Le sucralose est vendue sous la marque de commerce Splenda™. Il est couramment utilisé dans les boissons gazeuses, les bonbons, les produits de boulangerie et les pâtisseries ainsi que dans les desserts congelés et les produits de crème glacée. On s’en sert aussi pour cuisiner à la maison.
L’acésulfame-potassium n’est pas un édulcorant de table. Il est uniquement utilisé par les fabricants de produits alimentaires pour donner une saveur sucrée aux boissons gazeuses et aux bonbons.
Les alcools de sucre (sorbitol, mannitol, maltitol, xylitol) ne peuvent être achetés comme des édulcorants de table; ils sont utilisés par les fabricants de produits alimentaires dans les bonbons, les desserts congelés et les produits de crème glacée. Les alcools de sucre de sont pas de « vrais » édulcorants artificiels – ils apportent de petites quantités de calories qui peuvent avoir un effet sur les taux de glucose (sucre) dans le sang. Des quantités importantes (plus de 10 g par jour) peuvent occasionner de la diarrhée, des crampes, des flatulences et des ballonnements.
La saccharine est vendue comme édulcorant de table sous la marque Hermesetas®. Au Canada, elle peut seulement être achetée dans les pharmacies. Si vous êtes enceinte, consultez votre médecin avant d’en prendre.
Le stevia en feuilles ou en extrait de feuilles est approuvé comme ingrédient dans certains produits de santé naturels. L’extrait de stevia purifié, également appelé de « steviol glycoside», est approuvé comme édulcorant de table et additif alimentaire dans certains aliments, comme les bonbons, la gomme à mâcher, les mélanges à pâte et les grignotines.
Le cyclamate est vendu comme édulcorant de table sous les marques Sucaryl®, Sugar Twin® et Sweet ‘N Low®. Il ne peut être utilisé comme additif alimentaire au Canada.
Pour les femmes enceintes ou qui allaitent
Si vous êtes enceinte ou si vous allaitez, les édulcorants approuvés, comme l’aspartame, l’acésulfame- potassium, le sucralose et les alcools de sucre, sont considérés comme sans danger. Assurez-vous toutefois que des aliments édulcorés artificiellement ne viennent pas remplacer les aliments riches en nutriments dont vous avez besoin pour une grossesse en santé.
Pour les nourrissons et les enfants
Il est recommandé d’éviter de donner aux nourrissons et aux enfants des édulcorants.
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi certains produits affichent le potassium dans le tableau de la valeur nutritive alors que d’autres ne le mentionnent pas? Le potassium ne figure pas toujours sur le tableau de la valeur nutritive parce qu’il ne compte pas parmi les 13 principaux nutriments qui sont obligatoires. Les étiquettes qui listent le potassium le font peut-être parce que le fabricant a réduit la teneur en sodium dans le produit en ajoutant du sel de potassium, ou parce que le fabricant tient à souligner que le produit constitue une bonne source de potassium ou, encore, le fabricant a élu volontairement d’inclure ce renseignement. Que le potassium figure sur la liste d’ingrédients d’un aliment et non pas sur un autre produit similaire ne signifie pas que le second ne contient aucun potassium. Pratiquement tous les aliments contiennent du potassium. Par exemple, une marque de jus de pomme peut lister 200 mg de potassium dans ¾ tasse de jus, alors qu’une autre marque de jus de pomme n’inclut pas du tout le potassium dans le tableau de la valeur nutritive de son jus. En toute probabilité, les deux marques de jus de pomme contiennent environ 200 mg de potassium dans ¾ de tasse, mais les lois sur l’étiquetage des aliments n’exigent pas que le contenu de potassium figure sur le tableau.
Si un tableau de la valeur nutritive fournit le contenu en potassium d’un aliment, que représente ce chiffre? Les lignes directrices suivantes vous aideront à décider si un aliment contient un peu ou beaucoup de potassium : (vérifiez toujours auprès de votre diététiste pour obtenir des lignes directrices individuelles).
- Très faible teneur en potassium : moins de 40 mg par portion (1 %)
- Faible teneur en potassium : moins de 100 mg par portion (3 %)
- Teneur moyenne en potassium : 100-250 mg par portion (3-7 %)
- Teneur élevée en potassium : 250-500 mg par portion (7-14 %)
- Teneur très élevée en potassium : au-dessus de 500 mg par portion (>14 %)
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